La cote Argus des occasions gelée pour la première fois depuis 1940

Dimanche soir, le groupe Argus a annoncé qu’il gelait la cote des véhicules d’occasion en France pour éviter que leurs prix ne continuent à baisser. Une décision historique qui n’avait été prise qu’une seule fois depuis la création du groupe en 1927. En 1940, c’est l’invasion allemande qui avait poussé le groupe à geler la cote des occasions. 80 ans plus tard, c’est le Coronavirus.

De bonnes affaires sur les véhicules d’occasion

La cote des véhicules d’occasions établie par le groupe Argus n’est pas arbitraire. Elle se base sur de nombreux critères, notamment l’offre et la demande. En pleine période de confinement, le marché a été frappé de plein fouet avec une chute de la demande. Résultat, la cote des véhicules d’occasion s’est effondrée en même temps que le nombre de ventes.

Pour les acheteurs qui bénéficiaient d’une dérogation de confinement, ce fut l’occasion de faire d’excellentes affaires. Un crédit personnel est très facile à obtenir en quelques jours et certains ont donc pu acheter la voiture de leur rêve à des prix défiant toute concurrence. Le problème, c’est que cela a fini par coûter très cher aux vendeurs.

Le groupe Argus veut défendre le pouvoir d’achat de tous

Effectivement, l’effondrement de la cote des véhicules d’occasion a profité aux acheteurs, mais pas aux vendeurs. Certains ont perdu beaucoup d’argent simplement parce qu’ils ne pouvaient pas attendre plus longtemps avant de vendre leur véhicule. Or, la cote Argus est supposée autant protéger l’acheteur que le vendeur.

De plus, le groupe Argus rappelle que la cote ne regrimpera pas miraculeusement à la fin du confinement. Il va falloir plusieurs mois au marché de l’occasion pour retrouver un rythme normal. Pendant le confinement, le nombre de ventes est faible et l’impact de cette décote est donc contrôlé. Cependant, si la chute de la cote Argus était trop importante, elle pourrait déstabiliser tout le marché de l’automobile.

Les risques d’un impact sur la vente de véhicules neufs

Enfin, si le groupe Argus a fini par geler la cote des véhicules d’occasion, c’est parce qu’il craint des répercussions catastrophiques sur le marché des voitures neuves. Effectivement, les particuliers qui vendent leurs voitures le font généralement pour en acheter une nouvelle. Dans la majorité des cas, ils se tournent alors vers un véhicule neuf.

Le problème, c’est que s’ils vendent leur voiture à un prix trop bas, ils auront moins d’argent à investir dans un nouveau modèle. Cet argent, c’est donc le marché des véhicules neufs qui finit par le perdre. Or, les répercussions de la crise économique à venir seront déjà suffisamment importantes pour ne pas y ajouter les risques d’une trop forte décote des voitures d’occasion.